Après dix mois de détention préventive,
Boubacar Sidy Ba pourrait recouvrer sa liberté le 4 novembre prochain. Le Parquet qui ne trouve en lui aucun motif de condamnation a requis la relaxe pour le délit de viol et une peine couverte par sa détention pour le délit de charlatanisme. Le prévenu comparaissait pour ces deux chefs d’inculpation au préjudice de la dame Fatim Mbengue, mariée et mère de 4 enfants. Selon le Parquet, «la matérialité et l’imputabilité du viol posent problème et l’existence d’un acte sexuel n’est pas établi», déclare le maître des poursuites en soulignant la versatilité de la partie civile à la barre qui, tantôt, soutient que c’est un gris-gris ou une amulette qui lui aurait été remis par le prévenu qui lui aurait dit de l’introduire dans ses parties intimes, tantôt elle dit qu’il s’agissait d’un papier contenant des écritures coraniques.
Suffisant pour le procureur de requérir la relaxe pure et simple pour le délit de viol.
Pour celui de charlatanisme, rien n’établit que ces actes sont posés, a dit le maître des poursuites. Mais reconnaît-il, c’est le prévenu en personne qui a déclaré à la barre être un marabout et avoir remis une potion à la dame. C’est pourquoi il a demandé de le déclarer coupable de ce chef et de le condamner à 3 mois de prison ferme.
Dans sa relation des faits, la dame Fatim Mbengue a déclaré qu’un jour, alors qu’elle revenait du marché Khelcom, le prévenu l’a tapotée à l’épaule. Et quand elle s’est retournée, il lui a demandé les nouvelles de sa belle-mère.
Quelques jours après, poursuit-elle, «j’ai laissé mes enfants à la maison et je me suis rendue chez lui. Je l’ai trouvé dans une chambre où il était avec ses enfants. C’est ainsi qu’il m’a introduite dans une autre où se trouvaient ses outils de travail. Il m’a dit qu’il allait me faire une consultation. Il m’a remis une amulette et m’a demandé de l’introduire dans mes parties intimes. Je lui ai dit que j’allais le faire une fois à la maison, mais il m’a dit de le faire chez lui. Quand j’ai accédé à sa demande, j’ai perdu connaissance. J’avais l’impression de dormir. A 18 heures, quand j’ai repris connaissance, j’ai senti que mon slip était mouillé, mais je ne lui ai rien dit et je suis rentrée. Depuis lors, je n’ai plus vu mes menstrues. Je pensais que je souffrais d’une maladie. Quand je suis allée à l’hôpital, les médecins ont décelé un kyste. C’est au 7e mois que j’ai réalisé que je suis tombée enceinte. A part lui, je n’ai fréquenté aucun autre homme et mon mari a émigré il y a trois ans», a expliqué la partie civile devant le juge.
Des accusations balayées d’un revers de la main par le prévenu. « Elle était venue à la maison pour des consultations. Je lui ai remis une potion magique pour son enfant et pas des amulettes », a nié le sieur Boubacar Sidy Ba.
Des dénégations que l’avocat de la partie civile assimile à une fuite de responsabilités. Pour Me Ndiongue, le prévenu ne veut pas assumer ses responsabilités paternelles. S’il l’avait fait, «nous nous garderions de porter plainte», dit la robe noire avant de réclamer en guise de dommages et intérêts 10 millions de francs.
En tout cas, il sera difficile de situer la responsabilité du prévenu, car malgré la naissance du bébé âgé aujourd’hui de 8 mois, les tests n’ont pas été faits à cause de l’Irm qui est tombée en panne.
Du côté de la défense, l’on pense que la dame n’a pas dit toute la vérité dans cette affaire.
Selon Me Moïse Dione, cette femme qui capitalise 10 ans d’expérience dans son foyer peut bien savoir si elle a été violée ou pas. Estimant que rien ne permet de retenir le viol, Me Ndione a plaidé la relaxe pour ce chef de même pour le charlatanisme. Le Tribunal se prononcera le 4 novembre prochain.
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